L’odeur du café le matin, rien de tel pour me sortir du lit… Je vous propose ici d’envisager le haïku, ce court poème japonais, comme de petits cafés : une mise en route, un intense plaisir, et parfois une béquille. Que vous manquiez de sommeil ou d’inspiration, il peut vous donner un coup de pouce pour continuer. Laissez-vous prendre au jeu, et surprenez-vous !
Le haïku : un outil que vous sous-estimez sûrement
Vous ne vous êtes probablement jamais dit qu’un petit haïku pouvait résoudre vos problèmes d’inspiration. Pourtant si, et c’est ce que je compte bien vous démontrer ici ! Cette forme de poésie très courte, vous pouvez la détourner pour en faire un atout dans vos habitudes d’écriture.
« L’art naît de contraintes », vous avez déjà entendu cette phrase ? On la doit à André Gide (vous allez pouvoir vous la péter dans vos cercles d’amis). C’est dos au mur que l’on puise dans ses ressources. En vous mettant en difficulté, vous sortez de votre zone de confort : c’est là que se trouve votre vraie inspiration.
Je suis certaine que vous avez des tas de choses à dire… Pourtant, vous souffrez de l’angoisse de la page blanche. C’est là que le haïku peut vous rendre service : pour concentrer vos idées en 17 syllabes, vous devrez vous recentrer et faire le tri. Et vous vous focaliserez sur l’essentiel. Et si, à l’inverse, c’est l’ampleur de la tâche qui vous effraie, cette petite bribe sans pression vous aidera à vous mettre en route.


Jouez avec les haïkus et triomphez de la page blanche
Introduire un nouveau personnage est plus difficile qu’il n’y paraît. Entre un stéréotype sans substance est une description trop détaillée, la ligne est très fine. Pour saisir l’essence de vos personnages et en faire une présentation qui a de l’impact, exercez-vous à les présenter en un simple haïku. Vous serez peut-être surpris du résultat !
Une autre astuce qui vous permettra de vous débloquer : entraînez-vous à raconter une histoire que vous connaissez, en un seul haïku. Cela peut être un conte, un film, un roman… Je tiens cette idée de l’album Il était une fois… : contes en haïku d’Agnès Domergue. En utilisant ce principe dès mes premiers ateliers d’écriture, j’ai pris conscience de son potentiel. Pendant que vous jouez avec les mots et des histoires que vous aimez, votre imagination s’occupe, elle, de construire la vôtre… Essayez : ces bouchées vous mettront en appétit.
Enfin, les haïkus vous seront précieux pour poser une ambiance, ou transmettre une émotion. Vous l’avez sûrement déjà vécu : il suffit de quelques mots pour déclencher un souvenir. En vous entraînant à condenser un ressenti ou un paysage en 17 syllabes, vous saurez émouvoir à coup sûr.
Le haïku dans les règles de l’art (ou pas)
À l’origine, le haïku vient du Japon et il est attribué aux travaux de Bashō, au 17e siècle. Pour écrire un haïku, respectez cette forme : trois lignes de 5, 7, puis 5 syllabes. Gardez à l’esprit « l’évanescence des choses », concentrez-vous sur les sensations que cette idée vous suscite…
Ou bien transgressez ces règles. Ou encore : soyez infidèle au haïku. Conservez le format d’une bribe courte, et tournez-vous vers l’alexandrin, le drabble (texte de 100 mots), écrivez sur des post-its… Surmontez la panne d’inspiration et l’angoisse de la page blanche comme on vient au bout d’une nuit blanche : coûte que coûte.
Et vous, qu’est-ce qui vous rend l’inspiration ?