Depuis que je parle d’écriture sur Instagram et que je me suis abonnée à de nombreux comptes d’écrivaines et de romancières, j’ai vu passer plusieurs fois ces notions. Je suis jardinier, je suis architecte, je suis hybride… Selon moi, il s’agit d’une image amusante, mais il ne faut surtout pas la laisser limiter votre pratique d’écriture.
Jardiniers et architectes : la différence existe
Si vous ne connaissez pas les termes d’écrivain jardinier ou d’écrivain architecte, je vous donne une explication en deux mots. Les architectes seraient celles et ceux qui écrivent un roman après avoir construit un plan détaillé, des fiches personnages… De nombreux outils d’écriture, finalement. Les jardinières et jardiniers, au contraire, écrivent un livre au fil de la plume, sans planification.
Cette opposition entre deux méthodes d’écriture ne vient pas de nulle part. Selon moi, il est facile de faire deux catégories d’écrivains avec une question aussi simple que celle-ci… Faites-vous confiance à l’anticipation, ou à l’improvisation ? Préférez-vous une expérience organisée et prévisible, ou chaotique et surprenante ?
Pour celles et ceux qui le connaissent, le « test des 16 personnalités », ou MBTI, évalue justement notre préférence pour la planification ou l’adaptation. La dernière lettre du type, J ou P, indique (je simplifie énormément) que l’on se fie à notre jugement préalable (J) ou aux éléments que l’on observe (P pour prospection).
Opposer deux catégories, c’est créer des limites
Comme je l’ai dit, l’image des écrivains jardiniers et architectes a quelque chose d’amusant dans son utilisation. Je trouve que c’est un bon moyen de faire connaissance avec d’autres romanciers et romancières : « et toi, tu es plutôt jardinier, ou architecte ? ». Parler de notre rapport à l’écriture et de notre organisation dans l’écriture d’un roman est toujours passionnant.
Pourtant, parfois, ces deux catégories d’écrivain sont prises trop au sérieux à mon goût. Voire, certains et certaines créent une hiérarchisation : les architectes seraient plus fiables, travailleraient mieux. Les romanciers et romancières des jardins seraient soit des personnes fainéantes, soit carrément… des génies de l’écriture !
Pire, je trouve : une culpabilisation associée au fait d’avoir un fonctionnement, ou l’autre, ou aucun des deux. Certaines personnes se sentent mises de côté dans leur écriture créative, parce qu’elles ne se retrouvent pas dans les catégories… Simplement parcequ’elles ne rentrent pas dans le moule. Est-ce que l’on est obligé de se dire « hybride jardinier-architecte » quand, tout simplement, on ne se retrouve pas dans ces cases ?
Architecture ou jardins : explorez votre propre écriture
Si vous vous identifiez complètement à l’écrivain jardinier ou l’écrivain architecte, loin de moi l’idée de vous enlever cette image. Elle peut servir à trouver des guides ou des conseils bien pratiques et ça fait partie du processus de découverte de l’écriture. C’est aussi un des charmes de la communauté des romancières et des romanciers.
Mais si ce n’est pas le cas : allez plus loin. Ne vous découragez pas et n’essayez pas à tout prix de trouver votre profil, ou de le voir comme hybride ! Vous êtes unique et votre méthode de travail aussi. Elle va évoluer tout au long de votre vie… Comme votre découverte de l’écriture, comme vos livres et vos histoires. Et si vous voulez une autre perspective sur vos écrits, je vous conseille d’essayer mon test de personnalité « que dit votre plume ? » !
Personnellement, je suis totalement chaotique dans mon rapport à l’écriture. Mais j’ai besoin d’une structure en ce qui concerne mon organisation : quand écrire, quand retravailler… Cette structure-là, elle change à chaque projet, ou plusieurs fois par projet. Bref, si vous trouvez des conseils d’écriture pour les scribomanciennes archiconceptrices du chaos, faites-moi signe ?
Je plussoie ! C’est comme dire qu’il y a des personnes introverties et extraverties : en vérité, c’est beaucoup plus subtil que ça, certaines personnes sont les deux à la fois, avec tout un tas de variantes, tandis que d’autres personnalités sont encore différentes.