Être autrice sur les réseaux sociaux : ce à quoi je ne m’attendais pas
Être autrice sur les réseaux sociaux : ce à quoi je ne m’attendais pas

Être autrice sur les réseaux sociaux : ce à quoi je ne m’attendais pas

Si vous me connaissez, ou si vous me suivez un peu sur les réseaux sociaux, vous savez déjà que je ne fais pas les choses « dans l’ordre ». Parfois, je me dis que c’est un peu par hasard que j’ai décidé de faire d’Instagram et des réseaux une partie importante de mon travail. D’autres jours, je regarde les étapes de mon parcours d’autrice, de forums en blogs, et je me dis que tout est logique.

Bref : depuis l’été 2021, j’anime ce compte Instagram où je parle de mon rapport à l’écriture. J’y donne aussi des conseils d’écriture, de motivation, d’organisation… J’aime bien l’adage « quand on n’a rien prévu, tout est possible ». Je n’avais rien prévu, pas de préconceptions dans mon parcours d’autrice sur les réseaux sociaux : et aujourd’hui, je vous partage quatre choses qui se sont produites sans que m’y attende.

La découverte de Bookstagram : le meilleur des réseaux sociaux

Bookstagram, c’est la contraction d’Instagram et de book (livre, bons souvenirs de vos cours d’anglais!). Il s’agit de tout ce qui se fait autour des livres sur ce réseau social. La pratique courante, c’est de faire des articles avec des critiques sur ce que l’on lit, et de les accompagner d’une photo, ou d’un montage, qui illustre cet article.

Parfois les « booksta » ont un rayonnement et une influence indéniables. Certains livres ont un succès phénoménal grâce au bouche à oreille créé par les communautés de bookstagram. En toute logique, les auteurs et les maisons d’édition s’intéressent à ce mode de promotion. Des services presse (SP) peuvent être envoyés en échange d’une chronique, par exemple. Toute une culture se développe autour de ça.

Quand j’étais ado, je lisais plein de livres, j’étais active sur Skyblog et sur des forums, mais ce côté d’internet était encore un peu balbutiant par rapport à maintenant. C’était pas avec les romans que je lisais que je me faisais des amis… Alors voir tout ce qui se joue autour de bookstagram, la créativité des lecteurs et lectrices sur les réseaux sociaux, tout ce que ça leur apporte, j’adore !

Plus fort encore, Booktok : les créateurs et créatrices TikTok qui parlent de leurs lectures. Je me suis promis de finir le premier jet de mon roman avant de me plonger plus intensément là-dedans…

Être autrice sur les réseaux sociaux a changé mon point de vue sur l’auto-édition

Avant, j’avais l’avis classique et élitiste des gens qui ne se sont jamais intéressés à l’auto-édition. Je pensais que c’était réservé à celles et ceux qui ne trouvaient pas de maison d’édition, aux mauvais manuscrits…

Sur les réseaux sociaux, j’ai vu beaucoup d’auteurs et d’autrices faire la promotion de leurs projets auto-édités, et j’en ai même lu quelques-uns. Tout cela m’a aidé à remettre en question mes a prioris, et à voir les intérêts de l’auto-édition en tant que premier choix, pas seulement par défaut. C’est une démarche que je trouve légitime quand on veut s’impliquer dans toutes les étapes du livre, quand on publie pour une niche particulière, quand on a déjà une large communauté ou qu’on veut l’entretenir soi-même pour distribuer en dehors des canaux classiques…

Souvent, les livres auto-édités ne respectent pas certains codes de l’édition francophone, qu’il s’agisse de mise en page ou de narration. J’accepte de plus en plus de voir les différences de ces livres, non pas comme des erreurs, mais comme des alternatives à ce que l’on considère « juste », alors qu’il s’agit surtout d’une norme.

Militantisme et engagement : des sujets qui me concernent en tant qu’autrice

Il y a beaucoup de choses sur les réseaux sociaux. Mais les articles et contenus qui ont retenu mon attention le plus souvent sont ceux qui remettent en question nos acquis. Grâce à ces créatrices bookstagram, j’ai retrouvé un côté engagé et militant que je cherchais avant dans les livres.

Les représentations insuffisantes dans la littérature (personnages LGBTQ, personnages racisés, …), les mauvaises représentations (caricaturales, véhiculant des stéréotypes…), l’inégalité des chances face au monde de l’édition quand on ne rentre pas dans les cases… Tous ces sujets, j’avais trop peu eu l’occasion de m’y intéresser. Et l’avantage des réseaux sociaux est de mettre facilement en lien des personnes de tous horizons. Les barrières sociales tombent et on peut parler de tout.

Je suis particulièrement heureuse de travailler avec les éditions Thierry Magnier parce qu’elles sont engagées : pour une littérature « qui s’intéresse à tous sans cataloguer ses lecteurs ou ce qui leur est donné à lire ». Dans mes trois romans, je tiens à m’adresser aux lecteurs sans complaisance ni tabou, à rester authentique sans suivre des codes que je n’aime pas, à intégrer les représentations qui comptent pour moi. Les réflexions propres au militantisme sur bookstagram sont donc un très bon complément à cette façon que j’ai de continuer à grandir.

Faire sa promotion sur les réseaux sociaux quand on est autrice

Il y a quelques mois, rien que ces mots m’auraient fait frissonner. Pour deux raisons : parce qu’il n’était pas évident pour moi d’associer la littérature à un système économique, et parce que parler de mes livres… c’est difficile !

J’ai pris le temps d’y réfléchir pour déconstruire le rejet que j’avais de la notion de promotion, alliée à la notion de littérature. Amusant que ce soit aussi difficile à envisager alors même que quand moi j’achète des livres, c’est en librairie, ou parce que l’auteur en a parlé en festival !

Comme je l’explique quand je parle de mon syndrome de l’imposteur, parfois, il faut regarder ce que les autres osent faire pour se donner le droit de le faire aussi. Si tant d’auteurs font la promotion de leur livre sur les réseaux sociaux, je peux, moi aussi, prendre de la place. D’ailleurs, si mes livres permettent de contrebalancer des représentations que je trouve douteuses, je devrais prendre cette place. Et je vous invite à vous dire la même chose.

Quant au fait de parler de mes livres… J’ai toujours été très réservée, pour ne pas dire secrète ! Ma famille peut vous le dire : je n’avais pas prévenu grand-monde à la sortie de mes romans. En parlant sur les réseaux sociaux, un peu tous les jours, d’écriture et de livres, je m’habitue tranquillement à ça. Et c’est important, parce que perso, j’adore lire le parcours des autres auteurs et autrices 🙂 d’ailleurs je progresse, la semaine dernière, mon article de blog dévoilait huit secrets sur Citron.

Malgré tout, honnêtement, je n’aurais pas envie de m’occuper de toute la promotion, toute la communication. Je suis infiniment reconnaissante à l’équipe de ma maison d’édition, à toutes les libraires avec qui j’échange, pour leur travail essentiel dans cette chouette aventure.

Et vous, quel est votre avis sur les réseaux sociaux quand il s’agit d’écriture ?