
En écriture comme dans la vie, je laisse la curiosité me guider.
J’ai toujours eu le nez dans les livres. Surtout ceux de fantasy, où j’accompagnais mes personnages préférés dans leurs aventures. Où leur courage, leur loyauté envers leurs amis, et leur vivacité faisaient la différence. Comme la plupart des enfants, puis ados, qui dévorent des pages et des pages et qui vivent à travers ces histoires, je m’inventais les miennes.
Les livres m’ont aidée, plus que je ne peux l’expliquer ici. Alors moi aussi, je rêvais d’être écrivain. Je voulais renvoyer l’ascenseur. J’ai commencé mon premier roman sur un cahier de brouillon, que je cachais sous mon matelas. En fait, je cachais beaucoup de choses : j’étais timide, réservée, trop sensible pour oser montrer ce que je faisais et ce que j’aimais. Finalement, je n’arrivais pas à la cheville de celles et ceux que j’admirais.
Alors après mon bac, j’ai choisi de vivre mes propres aventures.
Je suis partie chaque fois que je le pouvais. En voyage sac à dos avec des amis, ou alors, seule. Du stop, des petits boulots, des occasions à saisir, des stages à l’étranger, des coups de tête… Je suivais mes études en dilettante, toujours à deux doigts d’acheter un billet de train et de sécher le prochain cours.
Voyager était ma façon d’apprendre et ma façon de grandir. Je n’avais que l’argent que je gagnais en colonies de vacances, alors je devais me montrer inventive. J’ai gagné confiance en moi, pris des risques, fait des rencontres, construit des souvenirs. Et puis j’ai commencé à m’affirmer, à oser dire non. J’ai su me sortir de situations délicates, gérer des tensions et trouver des solutions à tout. L’écriture me suivait où que j’aille : c’était une excuse pour raconter mes expériences, un réceptacle pour mes émotions les plus fortes, une compagne de route, une façon de patienter, parfois, quand je n’avais pas pu partir depuis longtemps et que j’avais des fourmis dans les jambes.
Voyager et écrire, c’était devenu mon identité. Ma façon de faire quelque chose d’important. À 23 ans, j’avais fini mon Master en pédagogie de formation, je publiais mon premier roman, et je déménageais à Édimbourg pour y travailler dans un pub. Entre mon bac et mes 29 ans, j’ai écrit douze romans, et des dizaines de nouvelles, de brèves, de participations à des concours. J’ai déménagé dix fois, vécu dans trois pays, occupé une demi-douzaine de jobs pour une trentaine d’employeurs.
Je pouvais aller où je le voulais. Mais je n’étais jamais à ma place.
Tout ce que j’avais réussi à faire, et qui dépassait toutes les listes que j’aurais pu établir, adolescente, quand je consultais des blogs de voyage depuis mon ordinateur… Ça ne suffisait pas. Toutes ces aventures de la vie réelle qui m’avaient emporté bien plus loin que les livres ne me l’avaient fait imaginer, tout ça ne m’avait pas préparée à la dure vérité : il n’y avait pas de place réservée. Pas de siège juste pour moi, avec écrit « Melody » dessus.
Donc c’était à moi de faire ma place.
Ce que je veux, c’est renvoyer l’ascenseur. Que d’autres personnes qui, comme moi, ont cru qu’elles n’étaient pas à la hauteur pour changer quelque chose, reprennent confiance en elles. Dire à ceux qui s’évadent dans les livres puissent nous inviter dans leur monde, eux aussi. Je veux que chacun puisse dire qui il est, trouver son courage, atteindre ses rêves. Et si l’écriture est un moyen pour vous d’y parvenir, je veux vous aider.
Merci de faire partie du nouveau chapitre de ma vie.

Eh bien je vais essayer de mieux connaître vous et vous livres à Concarneau.
Cordialement