Drama queen certes, mais aussi dramaturge. Comment j’en suis venue à écrire ces pièces de théâtre et pourquoi est-ce que vous pouvez les lire, les télécharger ou les monter gratuitement ?
La petite histoire derrière ces pièces de théâtre
Tout résulte d’un partenariat avec Robert Simon, de la compagnie l’Arbre du Satyre, à Lacroix-Falgarde. Je vous en parlais un petit peu dans cet article de 2022 consacré à Place du village, meurtre et sirop de coquelicot !
L’aventure ne s’est pas arrêtée là, parce que de 2022 à 2025, Robert m’a confié l’écriture de la pièce de fin d’année de ses ateliers Graine de Satyre (pour les adolescent.e.s) et même une pièce pour le Vieux Chêne (atelier des adultes). Les comédiens et comédiennes qui ont porté ces personnages ont absolument assuré. Pour moi, c’était incroyable de voir les histoires prendre vie, et de pouvoir accompagner les groupes pour l’interprétation d’un personnage ou d’un autre. Dès la distribution des rôles, je pouvais être là pour parler de ma démarche d’écriture et de mes idées pour la pièce… Puis le groupe et le metteur en scène s’en emparaient totalement.
Croyez-moi, vous avez raté un truc ! Heureusement pour vous, j’ai maintenant mis ces pièces de théâtre en ligne gratuitement : vous pouvez les télécharger, les imprimer, les jouer et même les adapter à votre groupe, tant que vous me citez et que vous n’en faites pas un usage commercial.
Pourquoi distribuer mes pièces de théâtre gratuitement ?
Les quatre pièces de théâtre sont sous licence Creative Commons (CC BY-NC). Vous pouvez les utiliser librement à condition de me mentionner en tant qu’autrice et de ne pas en faire un usage commercial.
Le choix de la diffusion libre, c’est ma façon de renvoyer un ascenseur, vers la grande aventure des contenus gratuits sur Internet ! Des fanfictions aux murder parties, en passant par les scénarios de JDR, les wikis, les œuvres tombées dans le domaine public et les blogs pédagogiques, la culture et la littérature peuvent être ultra accessibles quand on sait où chercher. Aujourd’hui, alors que tout est monétisé, on a tendance à oublier ce qu’on doit aux passionné.e.s qui partagent leurs créations librement… Je n’ai pas oublié, je participe aussi : ).
Si vous appréciez ces textes et que vous voulez organiser un atelier avec votre classe de collège ou de lycée, vous pouvez me soutenir en m’invitant dans votre établissement. Vous pouvez aussi acheter mes livres en librairie, les emprunter en bibliothèque, ou vous amuser à les jasper et à les poser dans des boîtes à livres. Le tout est sans aucune obligation : amusez-vous, soyez libres et faites preuve de créativité, c’est toujours ça de pris !
Ma première pièce de théâtre : une enquête au village
Quand j’ai écrit cette pièce autour d’une enquête, j’ai voulu reprendre les éléments classiques d’une place du village comme toutes les autres, avec ma touche personnelle. Ici, le vieux loubard de flic se trouve encombré d’un nouveau gardien zélé – aux goûts discutables en termes de sirop. Les jeunes qui traînent sur la place paraissent accro à leurs téléphones et leurs réseaux, mais cela pourrait bien servir à l’enquête. La fleuriste et son amie d’enfance partagent quelques connaissances occultes, le poissonnier n’a pas que du poisson frais dans son camion, la bistrotière rechigne à montrer ses comptes… Il ne manquait qu’une petite romance entre une veuve au chat disparu et son voisin pour achever le tableau.
J’ai volontairement choisi des prénoms mixtes pour l’essentiel des personnages, afin que les comédiennes puissent se les approprier comme elles le voulaient. Place du village, meurtre et sirop de coquelicot a été jouée à l’origine par un groupe de 10 filles ! Enfin, j’ai caché un petit easter egg : une chanson se faufile dans cette histoire… Vous la connaissez forcément.
Dansez jusqu’au matin : la pièce de théâtre entre Stranger things et folklore
C’était ma deuxième année avec le groupe Graine du Satyre encadré par Robert Simon, et le metteur en scène m’a dit : « on va leur demander ce qu’elles aimeraient dans la pièce ». Alors j’ai pris mon carnet et mon crayon, et j’ai commencé à noter. Elles voulaient…
- Une histoire fantastique, aux frontières du réel
- Pouvoir effrayer le public, au moins un peu
- Un triangle amoureux
- Une mort sur scène
- De grandes disputes, des cris, des émotions fortes
- Un lion ou un guépard, j’ai oublié.
Je n’ai rien pu faire pour le félin géant. En revanche, tout le reste y est ! Ces demandes m’ont permis d’apporter à Dansez jusqu’au matin des éléments qui me tiennent à cœur. Comment vit-on quand les attentes de notre famille pèsent sur nous ? Pourquoi la société accepte-t-elle certaines amours et en rejette-t-elle d’autres ? Est-ce qu’on peut rester fidèle à soi-même quand on essaie de plaire aux autres ? À quel moment les valeurs d’une personne deviennent-elles un carcan ? Et surtout, les légendes qui nous effraient, les peuples cachés, ne sont-ils pas le reflet des personnes qui ont été exclues ?
Voyager dans le temps, sur scène ? La pièce de théâtre la plus folle
Quand Robert m’a confié l’écriture de cette troisième pièce de théâtre, le thème de son année tournait autour de l’occulte et de grands pouvoirs cachés (pensez à Cthulhu). Je voulais permettre aux commédien.ne.s de se mettre dans la peau de personnages qui se sentent en décalage. Ceux qui font de l’urbex parce que leur époque ne leur ressemble pas, ceux à qui on a donné un destin qui sonne faux, ceux qui vivent leur vie en automatique… Ceux qui pensent souvent Aux autres vies qu’on pensait vivre.
Le groupe d’ados qui explore le manoir abandonné (où un couple a disparu le jour de leurs fiançailles) se retrouve projeté un siècle auparavant, le jour de la fête, juste avant le drame. C’est la rencontre entre 2025 et 1925, entre le rêve et la rationalité. C’est une pièce qui a été jouée dans le désordre, avec des bugs, des répétitions, des échos, une la musique lancinante, à l’image du pari délirant qu’a relevé le metteur en scène : apporter sur scène le fantastique et le paranormal.
Une pièce de théâtre pour les plus ambitieux : deux heures et un premier rang éclaboussé
La fortune toujours sourit aux Lonquiero : c’est le nom de la pièce de théâtre que j’ai écrite pour le groupe des adultes à Lacroix-Falgarde. Là aussi, on est sur un thème de grandes puissances mystérieuses, de l’occulte, des malédictions, de la Fortune et du prix qu’on la paie. C’est un texte plus difficile, qui pousse les commédien.ne.s dans leurs retranchements : 12 personnes sur scène, des relations intrafamiliales complexes, des tromperies, des drames, des trahisons...
En tant que dramaturge j’ai réalisé que j’avais abusé sur les tirades (bonne nouvelle : grâce à la licence Creative Commons vous pouvez les tronquer autant que vous le souhaitez !). Pourtant, j’ai été impressionnée par le groupe qui a donné vie à cette famille déchirée et à ce manoir maudit : ils nous ont entraînés au fin fond du cauchemar sans rien lâcher !
Je suis hyper contente de vous confier enfin ces bébés, c’est un projet auquel je pense depuis l’été dernier ! Merci à Lucile de m’avoir aidée sur la mise en page, à Shania, Cynthia, Léa, Pierre, Jade et Elisa de m’avoir accompagnée pour voir les pièces, et encore mille merci à l’Arbre du Satyre, son équipe, son metteur en scène et ses commédien.ne.s d’avoir donné vie à mes textes.
Tenez-moi au courant et si vous voulez approfondir les personnages en posant des questions à leur autrice (dramaturge et dramaqueen), invitez-moi !
